Toile Livresque
Le blog littéraire de Camille T.

Les quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott




Samedi 02 octobre 2021 :
J'aime les livres qui nous rendent meilleurs, celui-ci en fait partie. Ce livre est clairement destiné aux jeunes femmes et grandes en devenir, mais toutes, et même tous, peuvent y trouver une voie, une morale, un apaisement. Louisa May Alcott en bonne "historienne de la famille March" raconte la transformation de quatre merveilleuses petites femmes en femme avec un grand F et tout ce que cela implique. Les choix, les doutes, les peines, les colères, les épreuves, les erreurs, les succès, les bonheurs, les partages, les joies, les rencontres passagères ou pour toujours, la famille. Ce dernier point est le centre de ce livre et est sûrement ce qui fait que ce livre m'a bouleversée. Je ne suis pas amatrice de saga familiale, qui souvent tourne autour de drame et de secret. Néanmoins, le thème de la famille March, la quelconque sans artifices me touche. Cette famille représente en tout point ma vision de la famille, sans secret, soudée dans la pauvreté, la richesse et les épreuves avec toujours de l'amour. Quoiqu'il arrive, ils seront toujours là les uns pour les autres. Quoiqu'il arrive, ils s'aimeront pour aller de l'avant et vivre unis. C'est dans ce cocon familial non épargné par la vie que les sœurs Meg, Jo, Beth et Amy vont s'épanouir, décider de la direction de celle-ci. Avec pour parent une mère aimante, élément central et pilier de la famille, et un père protecteur, longtemps absent, mais apportant sagesse et réconfort, elles vont se battre chaque jour pour être la meilleure version d'elles-mêmes. Parfois, elles vont se perdre dans leurs idéaux pour atteindre leur "château en Espagne" mais toute vont faire de leur mieux. Quatre petites femmes et une grande, autant de femmes qui ont tout perdu, mais qui continuent de donner sans relâche, car seul l'amour des autres les anime.

« Ce bonheur domestique n’arriva pas d’un coup, mais […] en avaient trouvé la clé et chaque année de vie conjugale leur apprenait comment s’en servir et révélait les trésors du véritable amour familial et l’entraide, ceux que les plus pauvres peuvent posséder et que les plus riches ne peuvent acheter. »

Ces héroïnes sont emplies de qualités, mais jamais l'autrice va chercher à cacher leurs défauts. Ce sont des héroïnes imparfaites, semblables à n'importe qui sur cette planète qu'est la nôtre. Elles sont tout simplement des êtres humains avec des caractères fort, effacé, doux ou extraverti avec leurs qualités et talents, mais surtout leurs défauts, colérique, timide, égoïste ou encore fainéant. Un seul point commun entre toute, la force qu’elles vont apprendre à obtenir avec le temps. Cette force qui grandit jour et nuit pour combattre ces défauts et être la meilleure version d'elles-mêmes. Cette force que quiconque peut apprendre à obtenir.

« Et c’est ainsi que Margaret […] comprit combien grande avait été sa richesse de choses bien plus précieuses que n’importe quel luxe que l’argent pouvait procurer ; d’amour, de protection, de paix et de santé, les véritables bénédictions de l’existence. Et c’est ainsi que Jo, […] apprit la valeur de l’ambition altruiste de Beth, celle de vivre pour les autres et de rendre le foyer heureux par la pratique de ces simples vertus que tout le monde devrait posséder et que chacun devrait aimer et apprécier bien plus que le talent, la richesse ou la beauté. »

J'ai envié Jo, jalousé Amy, loué Beth et adoré Meg. J'ai surtout admiré leur maman. La mère joue le rôle de l'étoile du berger toujours présente, toujours en première ligne pour indiquer le chemin à suivre et apporter le réconfort ou simplement être là et rassurer par sa présence. C'est d'ailleurs à cette femme, qui sans elle ce livre ne serait rien, que l'on offre le privilège de clôturer ce magnifique bouquin.

Les quatre petites femmes m'ont donné les larmes aux yeux plus d'une fois. Elles m'ont grandement inspirée et touchée. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas vécu de telles émotions. Cela n'aurait jamais été le cas sans la plume fluide et délicate de Louisa May Alcott.

Une fois la lecture terminée, une seule envie a surgi, celle d'être meilleure pour soi et surtout pour les autres et de sourire à la vie même si elle ne ressemble pas à notre château en Espagne. Et qui sait, notre château en Espagne d'hier n'est peut-être pas le même que demain, et peut-être bien que la vie nous réserve un futur encore meilleur rempli de surprises, de bonnes ou de moins bonnes, mais qui toutes nous apprendrons à être meilleurs, à vivre et à apprécier la chance d'être en vie et de pouvoir être ensemble.

« Nous avons tous la clef de nos futurs châteaux en Espagne, dit Jo ; reste à savoir si nous saurons ouvrir la porte ou non. »

Je savoure encore mes souvenirs de cette lecture et je vous souhaite d'en lire d'autant bouleversante.

A plus ! Camille

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