« La Bhagavad-Gita – ce texte yogique de l’Inde ancienne- dit qu’il vaut mieux vivre imparfaitement sa propre destinée que de vivre en imitant la vie de quelqu’un d’autre à la perfection. J’ai donc entrepris de vivre ma propre vie. Aussi imparfaite et maladroite qu’elle puisse paraître, elle ressemble à qui je suis aujourd’hui, entièrement. »
Ce livre est décomposé en trois parties qui représentent trois pays, trois voyages très différents. Chaque pays représente une étape dans la quête de l’autrice.
Mange. Cette première partie aurait pu tout aussi bien s’appeler plaisir, abandon, renouveau, lâché prise ou tout simplement comme le nom du pays de destination qui est très parlant. Italie. C’est donc dans ce pays que le voyage commence. L’autrice va découvrir les plaisirs que procure la vie avec notamment la nourriture. Elle va apprendre à vivre l’instant et à ne pas se soucier des autres.
« Mais je sais avec certitude que ces derniers temps- grâce aux joies que m’ont procurées des plaisirs simples – je me suis reconstruite, j’ai retrouvé un peu de l’intégrité de ma personne. La preuve la plus simple, la plus fondamentalement humaine, c’est que j’ai pris du poids. J’existe aujourd’hui plus que je n’existais […] »
Prie. Alors ce voyage m’a personnellement fait beaucoup de bien. D’abord, on est en Inde. Rien qu’énoncer ce pays me bouleverse. Alors ce qui y est vécu. Comment vous dire, cette quête puissante de la spiritualité fut magnifique. Ce pays ou plutôt ces 4 murs de l’Ashram dans lequel Elizabeth va séjourner va l’aider à trouver la paix et nous pousse à trouver la nôtre.
« Nous cherchons le bonheur partout, mais nous sommes comme le mendiant de Tolstoï qui passe sa vie assis sur un pot d’or, à quémander quelques piécettes à chaque passant sans savoir que pendant tout ce temps, la fortune est là, pile sous son derrière ? Notre trésor – notre perfection – est déjà en nous. Mais pour le réclamer, on doit fuir le tapage et l’agitation de l’esprit, renoncer aux désirs de l’ego et pénétrer dans le silence du cœur. »
Aime. Ô l’amour. On y revient toujours. Mais alors pourquoi ? Pourquoi ce fichu amour viendrait-il encore nous casser les pieds ? Pourquoi finit-il toujours par croiser notre chemin ? Pourquoi ne nous laisse-t-il pas tranquilles ? Bali, le dernier et troisième voyage d’Elizabeth répondra à toutes ces questions. Et la réponse que l’autrice trouve est simple. Cet amour, finalement, on en a tous besoin.
« - Parce que la façon dont tu y vas. Le paradis, tu montes, tu traverses sept lieux heureux. L’enfer, tu descends, tu traverses sept lieux tristes. C’est pourquoi il vaut mieux que tu montes Liss » Il a éclaté de rire « Vous voulez dire qu’à tout prendre, il vaut mieux passer sa vie à monter et traverser les lieux heureux, puisque le paradis et l’enfer – les destinations – sont de toutes façon identiques ? - Même chose. À la fin, c’est les mêmes, donc mieux vaut être heureux pendant le voyage. - Si le paradis est amour, l’enfer est … - Amour aussi », a-t-il complété. […] »
Dans chaque voyage, on rencontre des personnalités drôles et attachantes. Chaque personne est indispensable pour avancer, de par leur histoire, leur apprentissage de la vie qu’elle partage sans pudeur juste par générosité. Les autres prennent une place importante dans cette quête du soi. On pourrait tous un jour se reconnaitre en la personne d’Elizabeth à laquelle on s’attache au fil des pays et de ses réflexions. Dans le passé, aujourd’hui ou demain, il se peut qu’un jour, on se cherche. Nos rêves changent, ils évoluent avec nous-même. Ceux d’hier ne seront sûrement pas ceux de demain. Ceux qu’on partage ensemble aujourd’hui nous le partagerons peut-être plus demain. Et alors ? C’est en quoi ce livre est beau. Il permet de se dire et alors ? Il aide à s’accepter soi, à voir plus loin, ou plutôt à s’écouter. Même si ce livre autobiographique n’est pas destiné à nous montrer un chemin, malgré lui, il nous guide, il nous prend la main pour nous aider dans notre quête de soi. Il m’a fait énormément de bien. L’écriture est simple, moderne, mais ce qui ne l’empêche pas d’être profonde car naturelle et sans filtre. J’ai regretté que ce voyage chaleureux prenne fin.