Toile Livresque
Le blog littéraire de Camille T.

Le Joueur d'échecs de Stefan Sweig




Jeudi 14 juillet 2022 :


Zweig. Ce nom, on le voit partout dans le monde du livre. Mais la plume associée à ce nom m'était encore étrangère avant ma lecture du joueur d'échecs. Lorsque j'ai commencé cette lecture, je ne m'attendais à rien et à beaucoup en même temps. A rien concernant l'histoire en elle-même. Je voulais simplement savoir quel était ce joueur d'échecs qui a fait, que ce livre est devenu un classique. Maintenant je sais. Donc je suis satisfaite. Concernant la plume, je m'attendais à plus poétique. Je ne sais pourquoi. Je n'ai pas trouvé ce côté poète que j'affectionne beaucoup, mais j'ai trouvé bien d'autres qualités qui sont d'autant plus belles. Zweig maîtrise les mots comme le joueur d'échecs maîtrise l'art de jouer aux échecs. Juste avec cette courte lecture de moins de 100 pages, j'ai pu aisément voir qu'il était un maître de la description des lieux, de la narration, et dans la capacité à mener le lecteur ou bon lui semble.

« Toute ma vie, les diverses espèces de monomanies, les êtres passionnés par une seule idée m’ont fasciné, car plus quelqu’un se limite, plus il s’approche en réalité de l’infini […] »

Une période de l'histoire de la seconde guerre mondiale est intensément racontée dans ce petit livre. Un héros sorti de nul par, qui n'est pas celui qu'on pourrait croire, un lieu fantastique transformé en enfer. Que des apparences trompeuses. En l'espace de quelques mots, j'étais dans cette chambre de l'hôtel métropole, j'étais à Vienne entourée de cette terreur. J'étais là-bas à une époque qui m'est totalement étrangère, dans une atmosphère qui m'est complètement étrangère. Et pourtant, j'y étais. Et mon intérêt pour un jeu que je ne pratique pas, à incontestablement grandi.

« Mais qualifier les échecs de jeu, n’est-ce pas déjà les réduire et commettre une injustice ? Ne sont-ils pas aussi une science, un art, quelque chose qui plane ces deux pôles comme le cercueil de Mahomet entre le ciel et la terre, une incomparable association de tous les contraires ? Très anciens et pourtant toujours neufs, mécaniques par leur dispositif, mais n’agissant qu’avec le ressort de l’imagination ; à la fois limité à un espace géométrique et figé, et illimités par leurs combinaisons, se développant sans cesse et pourtant stériles ; une réflexion qui ne mène à rien, un art qui ne crée pas d’œuvres, une architecture sans matière, mais dont l’être et l’existence sont incontestablement plus durables que tous les livres et toutes les œuvres ; le seul jeu qui appartienne à tous les peuples et à toutes les époques et dont nul ne sais quel dieu l’a apporté sur terre pour tuer l’ennui, pour aiguiser l’esprit, pour stimuler l’âme. »

100 pages seulement et pourtant. Comme quoi, la quantité ne fait pas toujours la qualité

Je suis très heureuse d'avoir franchi le pas en ouvrant un de ses livres. Relire un autre Zweig, peut-être, mais pas tout de suite. J'ai effectivement trouvé cette lecture ultra immersive et j'ai apprécié la qualité de la plume de l'auteur, mais mon cœur n'a pas chaviré pour autant.

On m'a dit que cet auteur était plus doué dans l'art d'écrire des biographies, donc j'aimerais bien voir ce que cela donne. Si je lis un autre Zweig ce sera sûrement une de celles-ci, pour connaître une nouvelle facette de cet écrivain.

A plus ! Camille

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