Une bonne bouffée d'air frais ! J'ai pris un réel plaisir lors de la lecture de ce roman autobiographique. Indian Creek c'est vivre 7 mois en compagnie d’un homme aussi fou qu'une personne qui accepte de travailler en pleine montagne, seul dans une tente en plein hiver et sans moyen de communication pour surveiller des œufs de poisson.
C'est sans trop réfléchir et un peu par hasard que Pete Fromm s'est retrouvé dans sa tente plantée dans Indian Creek dans l'Idaho et à la frontière du Montana.
Même si les conditions de survies sont extrêmes, plusieurs mètres de neige et des températures rarement au-dessus de zéro allant jusqu'à moins quarante degrés, on ressent aisément que les souvenirs reliés à cet épisode de la vie de l'auteur sont ultra positifs.
Chaque chapitre de son aventure est raconté avec émotion.
Les moments d'inquiétudes et difficiles sont traités avec légèreté. Les erreurs sont, elles, abordées avec une pointe d'humour.
Ce qui n'empêche pas une lecture immersive, le froid, les lumières, la neige, les crêtes... On y est.
Et si Pete Fromm a au début vite regretté ça virée au grand air, la chasse et la survie lui étant familier qu'au travers de quelques lectures de trappeurs, il va vite regretter l'arrivée du printemps.
Ce voyage est décrit avec une profonde nostalgie, tout l'attachement de l'auteur pour les paysages sauvages ayant servi de refuge est lisible.C'est au cœur de cette nature froide et aride que l’auteur apprend plus que la survie, mais la vie.
Pete Fromm apprend dans ces lieux à apprécier les choses simples de la vie comme les étoiles, la musique de la rivière, un coucher de soleil et le temps qui passe lentement. La solitude intense d'abord redoutée devient au fur et à mesure une alliée et attendue lorsque celle-ci n'est plus là.
Cependant, chacune de ses rencontres animales ou humaines, lui a laissé des traces indélébiles et c’est sans trop se tromper que l’on peut dire après la lecture de ce livre que cette aventure l'a changé à tout jamais.
L'auteur devient au fil de la lecture inspirant.
À la fin des 7 mois, on arrive à envier Pete Fromm que chacun aurait qualifié de fou au tout début.
Ce passage de sa vie est tellement beau de par les paysages qui sont à couper le souffle, la faune qui est chez elle et la force des moments vécus, qu'il en fait rêver.
Ce roman dépayse et pousse à revenir aux choses essentielles, à la nature. J'ai eu par contre quelques difficultés à la lecture des scènes de chasse pour se nourrir, mais pas que, j’ai trouvé cela atroce et triste, peut-être est-ce dû à mon côté sensible.
Avoir lu Indian Creek chez Gallmeister est un vrai plus, outre la couverture que je trouve très belle et qui résume extrêmement bien le livre, la postface permet de mieux connaitre Pete Fromm l’auteur et non plus l’aventurier bien qu’écrire est en soi une aventure.
Avec la postface, on sait en plus de savoir d’où vient l’histoire, comment les 7 mois dans Indian Creek sont devenus un livre le tout raconté une fois encore avec émotions par l’auteur lui-même.
Je me suis sentie nostalgique à la fermeture du livre, comme si j'avais vécu un hiver aux côtés de Pete Fromm à Indian Creek que j'ai l'impression de connaître sans même y avoir mis un pied.
Une lecture en soi qui ne laisse pas indifférent. Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur avec son roman autobiographique et me laisserai bien tenter par d'autres du même auteur.